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GISCLARD Albert

(1844- 1909)

Un ingénieur ayant donné son nom à un type de pont.

 

Albert Gisclard est né à Nîmes le 13 juillet 1844.

Diplômé de l’Ecole Polytechnique, il est nommé capitaine dans le génie militaire, où il réalise des ponts suspendus. À partir de 1897, il développe un type de pont suspendu rigide dans lequel des câbles issus de chacun des deux pylônes se croisent, appelé maintenant système Gisclard.

En 1902, le commandant Gisclard dépose un brevet de pont suspendu à câbles, avec un système particulier de haubanage du tablier. Les câbles y sont disposés d’une façon bien particulière, des pièces de fonderie sont placées à leurs extrémités et à leurs intersections, pour former un système indéformable de triangles et de polygones  qui peuvent être calculés à partir des règles de la statique et qui confèrent à l’ensemble la grande rigidité qui faisait défaut aux ponts suspendus de moyenne et de grande portée. Pour le développement de ce brevet, il cède la licence de construction exclusive aux Etablissements Ferdinand Arnodin de Châteauneuf-sur-Loire et c’est Gaston Leinekugel Le Cocq qui est chargé de superviser l’édification des premiers ponts de type Gisclard.

Entre 1903 et 1911, la construction d’une ligne de chemin-de-fer, reliant Villefranche-de-Conflent à Bourg-Madame en Cerdagne nécessite la réalisation de nombreux ouvrages d’art, dont le pont de la Cassagne sur la vallée du Têt, entre Villefranche et Mont-Louis. Ce pont à la fois suspendu et haubané, utilise le nouveau système de câblage conçu par Gisclard et est achevé en 1908. C’est le premier pont suspendu ferroviaire construit en France.

Pont de la Cassagne sur la vallée du Têt, entre Villefranche et Mont-Louis
Monument à la mémoire d'Albert Gisclard et des hommes tués dans l'accident de train érigé près du pont de Cassagne

 

Le 31 octobre 1909, un train d’épreuves part de Villefranche pour Mont-Louis ; lors du retour de l’essai de charge du pont Gisclard, le train prend de la vitesse en descente, déraille et se renverse dans une courbe. Il y a six morts, dont le commandant Gisclard et Jules Bezault, contremaître d’Arnodin et directeur des travaux, et sept blessés dont Ferdinand Arnodin et Gaston Leinekugel Le Cocq.

 

Un monument commémoratif a été élevé en bordure de la route nationale 116 pour perpétuer le souvenir du commandant Gisclard et des malheureuses victimes ; il porte le texte suivant : « A LA MEMOIRE DE BORRALLO, CLERC TOULET, conducteurs des Ponts et Chaussées – HUBERT, Chef de section des Chemins de Fer de l’Etat – BEZAULT, Chef monteur de l’entreprise Arnodin – Morts en Service commandé avec le Chef de Bataillon GISCLARD – LE 31 OCTOBRE 1909 – Victimes de l’accident de chemin de fer du Paillat- Après l’épreuve triomphale du Viaduc de la Cassagne » .

Plusieurs ouvrages du type Gisclard seront construits en France, à Alfortville, Castelsarrasin, Bourret, Lapleau (viaduc des Rochers Noirs sur les gorges de Luzège, sur la ligne de tramway départemental de la  Corrèze entre Ussel et Tulle, 1911-1913), et aussi à l’étranger : pont sur la rivière Massouro entre Alembé et Lélédi au Gabon,  pont dans le haut Ogooué au Congo, de 1902 à 1907, et la passerelle Marguerite sur la Foa en Nouvelle Calédonie en 1909 classée le 13 novembre1984 à l’inventaire des monuments historiques.

Il meurt à Sauto dans les Pyrénées-Orientales, le 31 octobre 1909.

Pour en savoir plus :

  • Albert Gisclard, Note sur un nouveau type de pont suspendu rigide, (1899), Annales des Ponts et Chaussées , Paris : Vve C. Dunod , 1899-1900.
  • Albert Gisclard, Nouveau pont suspendu rigide, Brevet FR1314D – déposé le 03/10/1902.
  • Albert Gisclard, Système de pont cantilever, Brevet FR380999D – déposé le 25/10/1906.
  • Sur Wikipédia : Albert Gisclard.
  • 2005/2018 – Michel Wagner, « Les Ponts de type Gisclard, précurseurs des grands ponts à haubans » :