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HIRSCH Bernard

(1927-1988)

Un grand serviteur de l’état

En 1988, l’École des Ponts et Chaussées perd brutalement son directeur emporté par un cancer généralisé. Nommé à ce poste, il marquera fortement l’École de sa personnalité durant cette période. Il contribue à sa modernisation en concrétisant la formation par alternance avec ouverture sur l’entreprise, le développement des stages à l’étranger, l’enseignement systématique de la sécurité, la création du Collège des ingénieurs et des masters.

Il est également à cette époque président du groupe interministériel pour l’aménagement du plateau de Valbonne (Sophia-Antipolis).

Bernard Hirsch est le fils d’Étienne Hirsch, proche collaborateur de Jean Monnet. A 16 ans il s’engage dans la Résistance. Un an plus tard, il rejoint le 1er bataillon de choc du général Gambiez (1ère armée) et participe à tous les combats jusqu’à la capitulation de l’Allemagne.

À l’issue de la guerre, après Polytechnique et l’École des Ponts et Chaussées, il choisit de servir outre-mer et part en Afrique occidentale. Après un an à Dakar, il est nommé directeur par intérim du port de Conakry puis, successivement, directeur des travaux publics de Mauritanie, de 1953 à 1957, et du Mali, de 1957 à 1959. Il y dirige de nombreux travaux d’aménagement, de construction et d’hydraulique : réalisation du port de pêche de Port-Etienne, édification du pont sur le Niger à Bamako. Il est également chargé de l’étude de l’évacuation du minerai de cuivre d’Akjoujt et du minerai de fer de Fon-Gouraud (Zouérate), en Mauritanie.
À son retour en France l’aménagement des ponts de Chatou, d’Argenteuil et de Pontoise.  « Bernard-l’Africain », comme l’appelait parfois ses amis, est chargé de mission à la direction des équipements scolaires et universitaires au ministère de l’Éducation nationale, puis nommé ingénieur d’arrondissement à Versailles. Il participe notamment dans ce département alors, Seine-et-Oise.

En 1965, il est chargé par Paul Delouvrier des premières études de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, dont il sera officiellement désigné directeur responsable de l’aménagement l’année suivante.
Totalement investi dans sa mission, Il estime que cette expérience ne doit pas tomber dans l’oubli. Il en consigne chaque soir le récit, pendant les dix années où il la conduira, sur de petits cahiers de brouillon, retraçant à chaud le difficile démarrage de la ville nouvelle et les péripéties qui l’émaillent.

Il est nommé, en 1975, directeur régional de l’Équipement de l’Ile-de-France en même temps que directeur de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France (IAURIF). À ce titre il est responsable des études prospectives pour la région, II ne néglige pas les problèmes sociaux et se penche – déjà – sur les problèmes des « banlieues sensibles ». Il conservera ce poste jusqu’en 1983, date à laquelle il devient directeur de l’ENPC.

Bernard Hirsch, dévoreur de livres, adorait les citations. « Pour labourer droit il faut accrocher sa charrue à une étoile » était une de celles qu’il utilisait volontiers. Elle le dépeint tout entier.

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