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MOREAUX Félix

(1828-1890)

Un des fondateurs de l’industrie des constructions métalliques.

Né à Reims le 10 mars 1828, Félix Moreaux obtient son diplôme de l’Ecole des Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne en 1846. Il commence sa carrière comme dessinateur dans des entreprises de construction, puis devient ingénieur aux Ateliers d’Oullins (machines pour bateaux, matériel de chemin de fer, bateaux) et dirige en 1854 les Ateliers Cadiat et Oudry (avec la construction du pont d’Arcole à Paris, 1854), qui sont repris par Jean-François Cail. En 1865 il devient directeur des ponts et charpentes métalliques des Etablissements Cail (Pont de la Voulte), puis devient administrateur délégué la société Fives-Lille en 1876.

Entre 1857 et 1879 il conçoit et construit un très grand nombre de ponts métalliques, routiers et ferroviaires, en France et à l’étranger (Espagne, Italie, Danemark, Autriche, Russie, Egypte). Les plus connus en France sont :  le pont de Culoz sur le Rhône premier pont français à poutre droite en treillis (1857), le pont de Moulins sur l’Allier (1857-59), le viaduc de Busseau d’Ahun sur la Creuse 1863 , et le pont de Ribeyres sur la Cère (1865), et les ponts de la ligne de chemin de fer d’Arvant à Massiac sur l’Allagnon premiers ponts à poutres treillis sans montants verticaux.

Félix Moreaux ayant construit les fondations tubulaires du pont de Moulins sur l’Allier pour la première fois en France au moyen de caissons exécutés avec de l’air comprimé, il conseille James Buchanan Eads pour l’édification en 1871 du grand pont de Saint-Louis sur le Mississipi (Eads Bridge) et particulièrement pour la construction des piles au sein du fleuve avec des caissons immergés.

Pont de fer de Moulins (Photo d'époque © D.R.)
Le pont Marie-Thérèse (ou pont de l’Augarten) à Vienne (Autriche)

Les plus connus à l’étranger sont : le pont sur l’Yssel à Zwolle (474 m de long) pour lequel le gouvernement hollandais lui décerna la croix du Lion néerlandais, le grand pont sur le Pô à Plaisance de (580 mètres de long sur caissons fondés à l’air comprimé) pour lequel le gouvernement Italien lui remis la croix de Saint-Maurice et Lazare, les ponts du Guadian et du Guadalquivir en Espagne, le viaduc de l’Iglava, le second pont de l’Augarten (ou pont Maria-Theresien dont les poutres latérales en treillis sont suspendues, 1873, et démoli en 1928)  et la gare de la Südbahn à Vienne en Autriche, le pont Kobri-el-Gezira,sur le Nil au Caire en Egypte (1869-1871, et démoli en1931), le pont sur le Lùmfjard au Danemark pour lequel le gouvernement Danois lui décerna la croix de Commandeur du Danebrog.

A noter que les quatre viaducs métalliques de la ligne de chemin de fer Commentry-Gannat dont le maître d’œuvre est Wilhem Nordling, ingénieur en chef de la Compagnie des chemins de fer d’Orléans, ont été étudiés avec Félix Moreaux directeur technique des Etablissements Cail qui ont reçu la commande des deux plus importants viaducs : le viaduc de la Bouble de longueur 395 m avec ses tubes cintrés à la base des piles pour améliorer la résistance au vent (1869-71) et le viaduc du Bellon de longueur 231 m (1869-71).

Il invente aussi un nouveau type de drague marine suceuse pour approfondir les passes des ports du Nord et notamment celui de Dunkerque.

De 1876 à 1879, il est nommé administrateur délégué de la compagnie  de Fives-Lille. A la fin de sa vie il s’intéresse beaucoup à la navigation sur le Rhône et la Saône.

Il décède à Paris le 13 juin 1890.

Pour en savoir plus :

  • Sur Wikipedia : Félix Moreaux.
  • E. Lantrac, Notice sur la vie et les travaux de Félix Moreaux, Mémoires de la Société des Ingénieurs Civils, Année 1890, Volume , pp 160-166.