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Pont de Pierre à Bordeaux – 1822

Construction entre 1810 et 1822

Réalisé sur ordre de Napoléon 1er, il a été ouvert au public le 1er mai 1822. Pour Bordeaux il s’agit d’un emblème architectural et historique très fort.

Il semblerait qu’à l’époque de son inauguration le nom « pont de pierre » ait été retenu par les Bordelais pour le distinguer du pont en bois qui le jouxtait en 1822.
Pour le franchir, un péage a existé jusqu’en 1863 mais l’octroi perçu sur l’entrée des marchandises n’a été supprimé que le 1er janvier 1928.

Le pont sera construit entre 1810 et 1822. C’est l’ingénieur des Ponts & Chaussées Claude Deschamps qui mènera la construction jusqu’à son terme.
Prévu à l’origine en bois et s’appuyant sur des piles en pierre puis prévu en voûtes de fer, les 2 projets prévoyaient une partie mobile.

Douze années furent nécessaires à sa réalisation et les bâtisseurs durent faire face à de nombreux problèmes en raison du courant très fort à l’endroit choisi (une crue de la Garonne emporte les pieux d’échafaudage et les fondations de cinq piles côté rive droite, côté rive gauche les piles sont envahies par la vase…) mais aussi à l’arrêt des travaux faute de financement à la chute de l’empire en 1814. Ce n’est qu’en 1819 que fut décidé de le construire en pierres et en briques.

D’une longueur de 487 mètres et d’une largeur de 14,80 mètres à l’origine, l’ouvrage comporte 17 arches maintenues par 16 piles reposant sur 220 pieux de pin des Landes et de sapin qui ont été enfoncés à une dizaine de mètres de profondeur jusqu’au « bon » terrain. Les piles et les arcs sont en pierre de taille. 

Le pont de pierre à Bordeaux pris depuis la tour Saint-Michel

Les piles sont réalisées à l’intérieur d’un caisson étanche en bois. Elles sont ornées d’un médaillon blanc en hommage à Napoléon. Les 17 travées ont une longueur qui varie entre 20,84 m et 26,49 m.

Pour alléger l’ouvrage, le tablier du pont est creux. Six galeries longitudinales parcourent l’ouvrage. Les voûtes sont en pierre et en brique. La conception de ce pont en maçonnerie avec la création d’espace vide est très originale pour l’époque.

Comme tous les ouvrages, il est nécessaire de prévoir une surveillance et des soins constants.

Actuellement la surveillance du pont de pierre est composée d’une centrale d’acquisition de données, de 18 capteurs de déplacement et autant d’inclinomètres et de nivelles mécaniques. Dans les chambres de la pile 16, ce sont 20 fissuromètres qui sont installés.

Quelques dates marquantes pour le pont de Pierre :

  • Dès les années 1900, certaines piles ont été corsetées et des tonnes d’enrochements versées pour empêcher l’enfoncement de l’ouvrage ;
  • Depuis 1910, on observe un enfoncement de l’ouvrage dans le lit de la Garonne ;
  • En 1954, la largeur du pont passe à 19 mètres ;
  • Depuis 1981 un contrôle périodique au pourtour des appuis est assuré par le CEREMA. Soumis aux flux et reflux de la marée amplifiés par les dragages et les aménagements portuaires, l’ouvrage présente de nombreuses pathologies dont certaines pourraient entraîner une instabilité générale de ses fondations ;
  • En 2002, ce monument emblématique de Bordeaux est inscrit aux monuments historiques ;
  • En 2004, installation de ducs d’Albe de protection des piles encadrant la travée par laquelle passeront les éléments de l’Airbus A380 à destination de Toulouse ;
  • En 2018, le pont est réservé aux transports en commun, aux services d’urgence, aux taxis, aux vélos et aux piétons ;
  • Du 1er mai jusqu’au 31 octobre 2022 le pont de pierre a fêté son bicentenaire (expositions, animations, visites guidées, journées d’études) ;
  • De nouveaux travaux sont programmés à l’horizon 2024. Les piles les plus fragiles seront cerclées et renforcées de micro pieux. L’étanchéité totale du tablier sera reprise ainsi que le dispositif d’assainissement et l’exutoire de 1822.