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Pont génois d’Altiani – Fin du XVIIe siècle

Vue du pont depuis l'aval (© AFGC, N. Richet)

Durant plusieurs siècles, entre le XIIIe et le XVIIe, de nombreux ponts en pierre sont construits en Corse. Ces constructions résultent de l’occupation de l’île par Pise et Gêne. Elles témoignent de la réorganisation économique insulaire favorisant les échanges. Ces ponts dits « ponts génois » sont des édifices en pierres caractérisés par un dos-d’âne et une ou plusieurs arches supportant un tablier étroit dont la largeur correspondait, selon l’antique norme, au croisement de deux mulets bâtés.

Le pont actuel d’Altiani a été construit à la fin du XVIIe siècle pour remplacer un ancien pont génois beaucoup plus ancien et emporté, en 1697, par une crue du Tavignano. Quatre maîtres maçons, sur ordre du gouverneur Ambroggio Imperiale, sont chargés des travaux en 1698. L’édifice est ensuite élargi en 1780 par encorbellement des parapets, sans modification de son architecture initiale, en prévision du charroi. Depuis lors c’est un véritable nœud de passage entre le centre de la Corse et la mer ou en particulier entre Corte et Aléria (côte Est) via la route nationale 200. Le pont génois d’Altiani a été classé monument historique par arrêté en date du 14 janvier 1977.

Tel qu’il se présente aujourd’hui, le pont comporte trois arches, deux arches latérales plus petites que la grande arche centrale. Les deux piles se trouvent ainsi dans le lit majeur du Tavignano. Piles et culées sont fondées directement sur le rocher (schiste gris foncé). Les longueurs des travées sont respectivement de 12 m, 15 m et 9 m. La largeur de la « poutre » est de 2,60 m.

Schéma du pont depuis l'amont

Construit à l’époque où seules circulaient quelques charrettes, il supporte aujourd’hui un trafic routier relativement important et subit régulièrement les dégradations des poids lourds qui l’empruntent, notamment ses parapets en pierre qui sont régulièrement percutés et endommagés.

L’Assemblée de Corse décide de construire un nouveau pont de franchissement sur le Tavignano, à deux voies, adapté à la circulation routière actuelle. Elle a également décidé de préserver l’ancien pont génois classé et d’aménager le site afin de faciliter l’arrêt des véhicules, permettant ainsi une visite de cet ouvrage historique et de la chapelle classée située à proximité.

Le nouveau pont se trouve à l’aval immédiat de l’ancien. Après 18 mois de travaux, il a été ouvert à la circulation le 11 juillet 2011. Le pont génois n’est plus accessible en voiture depuis cette date.

Le pont avant fermeture à la circulation (© AFGC, N. Richet)