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Viaduc de Toupin (1902-1904)

Le viaduc de Toupin est construit par Louis Harel de la Noë dans la vallée de Gouédic sur la ligne de Saint-Brieuc à Moncontour dans les Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes-d’Armor), mise en service le 1er mai 1905. Cette ligne, du premier réseau des chemins de fer des Côtes-du-Nord, traverse Cesson puis longe la mer jusqu’à Yffiniac, et descend jusqu’à Moncontour. Elle comprend les stations suivantes : Saint-Brieuc, Cesson, Saint-Ilan, Coquinet, Yffiniac, Pommeret, Quessoy, Bréhand, Hénon, Moncontour et Plémy. En complément du viaduc de Toupin, cette ligne est riche d’autres ouvrages d’art de l’ingénieur Harel de la Noë, tels que le viaduc de Douvenant, le pont de la Grève des Courses, le viaduc des Mouettes (ou du Vau Hervé), le pont de la Cage et le pont de Moncontour.

Le projet de tracé de la ligne est approuvé par le conseil général le 07 août 1902 qui donne son accord, le 21 du même mois, pour que les viaducs de la ligne soient construits en régie.

Les travaux, qui débutent fin 1902 par des sondages à l’emplacement des fondations des arches et des piles, regroupent les phases principales suivantes :

  • janvier 1903 : construction des arches en maçonnerie aux deux extrémités (quatre arches côté Saint-Brieuc et deux arches côté Cesson), puis des six piles centrales,
  • juillet 1903 : fin des travaux de maçonnerie et mise en place des sept arches métalliques par la Maison Paris de Nantes,
  • fin 1903 : début de la réalisation du tablier et des deux trottoirs en encorbellement. Le tablier est terminé en juin 1904,
  • septembre 1904 : fin des travaux 
  • 1er mai 1905 : ouverture de la ligne de Saint-Brieuc à Moncontour,
  • 30 mai 1905 : procès-verbal des épreuves du viaduc de Toupin. 

Le viaduc de Toupin a une longueur totale de 179,20 m et une largeur entre parapets de 7,70 m, réduite à 5,80 m entre trottoirs. Avec une hauteur de 35,40 m, c’est le plus haut des ouvrages de Louis Harel de la Noë. Le viaduc comprend six arches en plein cintre de 6m d’ouverture ainsi que sept travées métalliques solidaires de 18m de portée pour six d’entre elles et de 17,64 m de portée pour la septième, côté Cesson. Chaque travée est constituée de trois arcs paraboliques supportant le tablier formé de voûtains en briques et d’entretoises et de longerons en béton armé. La partie inférieure du viaduc se compose de six piles en béton armé de 0,60×0,60 m² de section et de 10 m de hauteur surmontées de pilettes en béton armé (huit fers ronds et un rail central).

Le dernier train de voyageurs passe sur le viaduc de Toupin le 31 décembre 1948, mais la ligne de desserte du dépôt de Cesson reste en place jusqu’en 1958. Les rails sont alors déposés et la chaussée est utilisée uniquement pour le trafic routier.

Au cours de ses années d’exploitation, le viaduc de Toupin a subi des travaux d’entretien « classiques » ainsi que de grosses réparations. Ainsi, en août 1958, une dalle en béton armé de 15cm d’épaisseur est réalisée au-dessus des voûtains. En 1959, la structure métallique est renforcée, les potelets métalliques entre les arcs et la structure béton du tablier sont bétonnés. Les pilettes sont renforcées par un enrobage en béton armé en 1967, ce qui modifie l’aspect visuel de l’ouvrage. En 1986 et 1987 d’autres travaux de remise en état des parties métalliques et béton sont entrepris. Pour assurer durablement la circulation automobile et piétonne, des travaux de confortement sont réalisés entre 2013 et 2015 ; ceux-ci concernent les piles (parties maçonnées et bétonnées), les arcs (mise en peinture à la couleur d’origine, gris-vert) et le tablier (réfection de la voirie, étanchéité, trottoirs, garde-corps). Le viaduc de Toupin est inscrit sur la liste des Monuments Historiques le 03 mars 2014.