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Passerelle des Anges – 2009

© Médiathèque Lafarge - Alain Boudereaux - Baloïde / Photo Rudy Ricciotti (architecte) - Romain Ricciotti (ingénieur)

La construction de la passerelle des Anges s’inscrit dans le projet d’aménagement d’un « Grand Site » classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO, dans les gorges de l’Hérault en Languedoc-Roussillon. Le périmètre de ce « Grand Site » de St-Guilhem-le-Désert et des Gorges de l’Hérault couvre 10 000 hectares et comprend cinq communes : Aniane, Montpeyroux, Puéchabon, St-Guilhem-le-Désert et St-Jean-de-Fos. Le site présente des richesses multiples au sein de paysages remarquables et fait l’objet de multiples protections et reconnaissances. La fréquentation annuelle est estimée entre 650 000 et 700 000 visiteurs avec des pointes allant jusqu’à 13 000 personnes par jour.

Elément structurant du projet d’aménagement, la passerelle permet aux piétons de rejoindre en toute sécurité le pont du Diable, ouvrage roman du XIe siècle classé monument historique en 1996, tout en étant protégés des nuisances de la route et ne plus passer à pied par la route nationale trop dangereuse. Elle franchit une brèche naturelle de 70m de long et de 10m de profondeur.

En 2005, la Communauté de communes Vallée de l’Hérault a retenu un groupement d’experts pour l’aménagement des abords du Pont du Diable. Les études de l’ouvrage ont commencé en 2007. La passerelle a été montée entre le 23 juin et le 7 août 2008. Elle a été inaugurée le 9 mai 2009.

Les acteurs du projet :

  • Maîtrise d’ouvrage, la communauté de communes de la Vallée de l’Hérault
  • Maîtrise d’œuvre : Rudy Ricciotti, architecte ; Romain Rlcciotti, ingénieur
  • Bureau d’études structure, Lamoureux & Ricciotti Ingénierie
  • Bureau de contrôle : Socotec
  • Entreprises : Freyssinet, mandataire-poseur ; Bonna Sabla, préfabriquant ; Lafarge Cimets, fournisseur Ductal.
  • Etudes d’exécution : Freyssinet France.
  • Montant des travaux : 980 000 euros HT. 

La description de l’ouvrage :

L’ouvrage mesure 72m de long (67,50m de portée), 1,80m de large, une épaisseur de dalle de 4cm et une hauteur de 1,80m pour un poids de 144t. Il utilise un béton Fibré Ultra Haute Performance (BFUP). Pour cette technologie récente, ce fut une première en Europe après celle réalisée à Séoul (passerelle de la Paix). Témoin de l’évolution des techniques de construction, la passerelle illustre les performances techniques actuelles dans la continuité du Pont roman (XIe) et du pont routier (début XXe) présents à ses côtés. Elle constitue le cinquième pont du site.

© ACPresse : Béton[s] Le Magazine

La passerelle est formée de deux poutres en T isostatiques parallèles formant garde-corps. Le matériau constitutif de l’ouvrage, le Ductal® de Lafarge, de la famille « BFUP », a notamment été choisi dans l’objectif de résoudre de manière élégante l’ensemble des contraintes techniques et environnementales.

Pour sa construction, la totalité de l’ouvrage est préfabriquée en atelier. La passerelle est réalisée suivant 15 voussoirs monolithiques (environ 10t chacun) de 4,60 m préfabriqués à partir d’un seul moule, comprenant les deux poutres garde-corps et 3 traverses, le tout coulé en une seule fois.

Les voussoirs sont ensuite transportés puis assemblés par précontrainte par posttension sur un cintre. La précontrainte permet également le décintrement de la passerelle. L’élancement de la passerelle (1/38ème) impose, contrairement aux ouvrages classiques, la mise en place d’amortisseurs de masses accordées de manière à limiter les effets de couplage vibratoire entre le vent et la passerelle. Les études, la préfabrication, les méthodes constructives, et la mise en œuvre de précontraintes très importantes, ont permis une maîtrise des délais : 3 mois de préfabrication, 1 mois de préparation du site, 1 semaine de pose et réglage, 1 semaine de démontage, soit moins de deux mois sur site.

Le moule et la pose / © DR