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RABUT Charles

(1852 - 1925)

Expérimentateur et premier professeur de béton armé.

Charles Rabut nait le 16 février 1852 à Paris, d’un père Nicolas Rabut, fonctionnaire, et d’une mère, Stéphanie Fouinat, professeur de musique. Très doué pour la musique (il jouait du violon), il fait de brillantes études et entre à l’École polytechnique, puis à l’école des ponts et chaussées. Il est nommé ingénieur des ponts et chaussées en 1876 et est affecté en Normandie à Saint-Lô, puis à Caen, où il dirige la construction du pont tournant de l’écluse de l’Orne, premier ouvrage réalisé en acier Bessemer en France. En 1881, Il épouse Marguerite Wallon, la fille d’Henri Wallon ministre de l’Instruction Publique.

En 1884, il devient ingénieur à la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest pour laquelle il étudie divers ponts et viaducs, dont le viaduc de Souleuvre.

Entre 1891 et 1896, sa position au sein de la Compagnie de l’Ouest lui permet d’acquérir et de mettre en œuvre pendant cinq années, la pratique de la méthode expérimentale appliquée à la mesure des déformations des ponts métalliques suite à la vérification de la stabilité de tous les ouvrages métalliques du réseau des chemins de fer de l’Ouest. C’est ainsi qu’il développe  et utilise un certain nombre d’appareils pour mesurer la flèche des poutres et longerons des tabliers métalliques à l’aide de ce que l’on appelle aujourd’hui les fleximètres Rabut, les déplacements horizontaux des piles  en maçonnerie,  les déformations angulaires à l’aide d’une lunette et d’une mire,  et les déformations locales (extensométrie bien avant l’apparition des jauges de déformation) à l’aide de l’appareil Manet-Rabut mis au point à partir des appareils inventés par les ingénieurs Dupuy et Manet. Il met en œuvre ces divers moyens sur les viaducs métalliques de la ligne de Vire à Saint-Lô, de Vire à Caen (viaduc de Souleuvre), et de Paris à Le Havre (viaduc d’Eauplet sur la Seine et pont du Manoir sur la Seine). En parallèle, Il fait l’étude du cheminement des efforts dans des structures à l’aide de maquettes afin d’en déterminer les parties les plus critiques d’un ouvrage vis-à-vis de la fatigue.

Enregistreur de flèche Rabut
Lunette pour la mesure de déformation angulaire
Extensomètre Manet-Rabut pour la mesure de déformation locale

Construite de 1901 à 1902, la gare de Meudon-Val-Fleury appartient comme celle de Chaville-Vélizy, à une série de gares attribuées à l’ingénieur Charles Rabut, responsable de la construction de la ligne du RER C.

En 1896, Charles Rabut devient professeur adjoint du cours de mécanique appliquée à l’école des Ponts et Chaussées, et inaugure en 1897-1898 le premier cours de béton armé donné dans le Monde. Il aura notamment comme élève Eugène Freyssinet qui profitera de son enseignement. En 1911, il publie son cours de béton armé sous la forme d’un recueil de notes prises par ses élèves.

En 1900, il est nommé membre de la Commission du ciment armé, et en 1902 il définit les lois de déformation du béton armé, ses règles de calcul et d’emploi. Cette commission va rédiger en 1906, sous la direction de Maurice Lévy, avec Armand Considère comme rapporteur, et Louis Harel de la Noé et Augustin Mesnager comme membres, la circulaire du 20 octobre 1906 sur l’emploi et le calcul du béton armé. Ce texte constitue la reconnaissance officielle du béton armé, admis à figurer parmi les matériaux de construction classiques.

En 1900, il est nommé membre de la Commission du ciment armé, et en 1902 il définit les lois de déformation du béton armé, ses règles de calcul et d’emploi. Cette commission va rédiger en 1906, sous la direction de Maurice Lévy, avec Armand Considère comme rapporteur, et Louis Harel de la Noé et Augustin Mesnager comme membres, la circulaire du 20 octobre 1906 sur l’emploi et le calcul du béton armé. Ce texte constitue la reconnaissance officielle du béton armé, admis à figurer parmi les matériaux de construction classiques.

En 1910, il préside le jury du concours pour la construction du pont de Sapiac sur le Tarn dont le marché est attribué à l’entreprise Boussiron. Cette année-là, il conçoit les consoles en béton armé de la rue de Rome à Paris, avec un porte-à-faux allant jusqu’à 7,50 m, afin de permettre l’élargissement de la tranchée des Batignolles et augmenter le nombre de voies ferrées en sortie de la gare Saint-Lazare.

Il est nommé en 1912 inspecteur général des Ponts et Chaussées, année de sa mise à la retraite. Il s’intéresse ensuite aux barrages et aux moyens à appliquer pour renforcer les digues et prévenir leur rupture.

En 1921, il devient administrateur de l’entreprise Christiani et Nielsen, et en 1924 membre de l’Académie des sciences dans la division des applications de la science à l’industrie.

Il décède le 31 mars 1925 à Paris.

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